Formalités pour création SASU : que faut-il préparer ?

La création d’une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) représente une étape cruciale pour tout entrepreneur souhaitant développer son activité sous une forme juridique flexible et protectrice. Cette structure d’entreprise, qui séduit de plus en plus de créateurs d’entreprise, nécessite le respect de formalités précises et la préparation de nombreux documents administratifs. Contrairement à d’autres statuts juridiques plus simples, la SASU exige une préparation minutieuse qui peut sembler complexe pour les non-initiés. Cependant, une fois maîtrisées, ces démarches permettent de bénéficier d’un cadre juridique optimal pour exercer son activité en toute sécurité.

Documents constitutifs obligatoires pour l’immatriculation SASU

L’immatriculation d’une SASU au Registre du Commerce et des Sociétés nécessite la constitution d’un dossier complet comprenant plusieurs documents fondamentaux. Ces pièces justificatives constituent le socle légal de votre future société et conditionnent la validation de votre demande d’immatriculation. Chaque document joue un rôle spécifique dans la définition du cadre juridique et financier de votre entreprise.

Rédaction des statuts SASU conformément au code de commerce

Les statuts constituent l’acte fondateur de votre SASU et définissent l’ensemble des règles qui régiront le fonctionnement de votre société. Ce document juridique doit impérativement contenir plusieurs mentions obligatoires prévues par le Code de commerce. La dénomination sociale, l’objet social, le siège social, la durée de la société et le montant du capital social figurent parmi les éléments essentiels à faire apparaître.

La rédaction des statuts SASU présente l’avantage d’offrir une grande liberté statutaire comparativement à d’autres formes juridiques. Vous pouvez ainsi adapter les règles de fonctionnement à vos besoins spécifiques, notamment en matière de prise de décisions, de répartition des bénéfices ou de conditions de cession d’actions. Cette flexibilité constitue l’un des atouts majeurs de la SASU pour les entrepreneurs souhaitant conserver un contrôle total sur leur société.

La signature des statuts par l’associé unique marque officiellement la naissance juridique de la société. Il est recommandé de faire appel à un professionnel du droit pour s’assurer de la conformité de ce document fondamental et éviter tout risque de nullité ou de difficultés ultérieures.

Attestation de dépôt de capital social auprès d’un établissement bancaire

Le dépôt du capital social représente une étape incontournable dans le processus de création de votre SASU. Cette formalité consiste à verser les apports en numéraire sur un compte bloqué ouvert au nom de la société en formation. L’établissement bancaire ou le notaire choisi pour cette opération vous remettra une attestation de dépôt des fonds, document indispensable pour poursuivre les démarches d’immatriculation.

Le montant minimal du capital social d’une SASU est fixé symboliquement à 1 euro, offrant ainsi une accessibilité remarquable à ce statut juridique. Cependant, il convient de déterminer un montant de capital adapté aux besoins financiers réels de votre activité. Un capital sous-évalué pourrait nuire à la crédibilité de votre entreprise auprès de vos partenaires commerciaux et financiers.

Les apports en nature, tels que du matériel professionnel, un fonds de commerce ou des brevets, peuvent également participer à la constitution du capital social. Dans ce cas, l’intervention d’un commissaire aux apports peut être nécessaire pour évaluer la valeur de ces biens, sauf si certaines conditions de seuil sont respectées.

Déclaration de non-condamnation et filiation de l’associé unique

La déclaration de non-condamnation et de filiation constitue un document personnel que doit fournir chaque dirigeant de la SASU. Cette attestation sur l’honneur certifie que la personne désignée comme président n’a fait l’objet d’aucune condamnation l’empêchant d’exercer des fonctions de direction d’entreprise. Elle doit également mentionner les nom et prénoms des parents du dirigeant.

Cette formalité s’inscrit dans une démarche de transparence et de moralisation de la vie des affaires. Les autorités compétentes peuvent ainsi s’assurer de l’honorabilité des personnes amenées à diriger des sociétés commerciales. Toute fausse déclaration expose le déclarant à des sanctions pénales importantes.

Formulaire M0 SASU complété via le guichet unique de l’INPI

Le formulaire M0 SASU, désormais dématérialisé et accessible via le guichet unique de l’INPI, constitue la déclaration officielle de création de votre société. Ce document administratif centralise l’ensemble des informations relatives à votre entreprise : identification de la société, activité exercée, dirigeants, options fiscales et sociales.

Depuis janvier 2023, toutes les formalités de création d’entreprise transitent obligatoirement par ce guichet unique géré par l’Institut National de la Propriété Industrielle. Cette centralisation vise à simplifier les démarches administratives en permettant aux entrepreneurs de s’adresser à un interlocuteur unique pour l’ensemble de leurs formalités.

Le remplissage de ce formulaire nécessite une attention particulière car les informations saisies déterminent notamment votre code d’activité APE, vos obligations fiscales et sociales, ainsi que les administrations compétentes pour le suivi de votre dossier.

Démarches administratives préalables à l’immatriculation RCS

Avant de procéder à l’immatriculation proprement dite, plusieurs démarches administratives doivent être accomplies selon un ordre précis. Ces formalités préparatoires sont essentielles pour constituer un dossier complet et éviter tout retard dans le traitement de votre demande d’immatriculation.

Publication d’avis de constitution dans un journal d’annonces légales

La publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales constitue une obligation légale pour toutes les sociétés commerciales. Cette formalité de publicité légale vise à informer les tiers de la création de votre SASU et de ses principales caractéristiques. Le journal choisi doit être habilité à publier des annonces légales dans le département du siège social de votre société.

Le contenu de l’annonce légale est strictement encadré par la réglementation et doit mentionner plusieurs informations obligatoires : dénomination sociale, forme juridique, montant du capital, adresse du siège social, objet social, durée de la société, identité du président et greffe d’immatriculation. L’omission d’une mention obligatoire peut entraîner le rejet de votre demande d’immatriculation.

Le coût de cette publication varie selon les départements et s’élève généralement entre 150 et 300 euros. Une attestation de parution vous sera remise par le journal, document indispensable pour finaliser votre dossier d’immatriculation.

Domiciliation du siège social et justificatifs de jouissance des locaux

La domiciliation de votre SASU nécessite de déterminer l’adresse de son siège social et de fournir les justificatifs correspondants. Plusieurs options s’offrent à vous : domiciliation au domicile personnel, location de locaux commerciaux, recours à une société de domiciliation ou installation dans une pépinière d’entreprise.

Chaque solution présente des avantages et des inconvénients qu’il convient d’analyser selon vos besoins spécifiques. La domiciliation à domicile offre un coût réduit mais peut être limitée dans le temps selon votre bail de location. Les sociétés de domiciliation permettent de bénéficier d’une adresse prestigieuse sans investissement immobilier important.

Le justificatif de domiciliation varie selon l’option choisie : contrat de bail, attestation d’hébergement, contrat de domiciliation commerciale ou titre de propriété. Ce document doit prouver de manière incontestable que vous disposez du droit d’installer le siège social à l’adresse déclarée.

Déclaration des bénéficiaires effectifs selon la directive européenne DAC6

La déclaration des bénéficiaires effectifs, également appelée DBE, constitue une obligation récente résultant de la transposition de directives européennes en droit français. Cette formalité vise à identifier les personnes physiques qui exercent un contrôle effectif sur la société, directement ou indirectement.

Dans le cas d’une SASU, l’associé unique constitue généralement le bénéficiaire effectif puisqu’il détient l’intégralité du capital social et des droits de vote. Cette déclaration doit être effectuée simultanément à la demande d’immatriculation via le guichet unique de l’INPI.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les informations collectées alimentent un registre national des bénéficiaires effectifs accessible aux autorités compétentes et à certains professionnels sous conditions.

Nomination du président SASU et acceptation des fonctions

La nomination du président constitue une étape obligatoire dans la création de votre SASU. Ce dirigeant peut être l’associé unique lui-même ou une personne tierce, physique ou morale. La désignation du premier président s’effectue généralement directement dans les statuts, évitant ainsi la rédaction d’un acte séparé.

L’acceptation des fonctions par le président nommé doit être formalisée, soit par sa signature des statuts lorsqu’il participe à leur rédaction, soit par un document séparé. Cette formalité garantit que la personne désignée accepte effectivement d’assumer les responsabilités attachées à cette fonction.

Le président d’une SASU bénéficie d’un statut social avantageux d’assimilé salarié lorsqu’il perçoit une rémunération. Cette particularité constitue l’un des atouts de ce statut juridique, offrant une protection sociale comparable à celle des salariés du secteur privé.

Constitution du capital social SASU et modalités de libération

La constitution du capital social d’une SASU s’articule autour de règles spécifiques qui diffèrent sensiblement de celles applicables aux autres formes juridiques. Contrairement aux sociétés de personnes, la SASU impose certaines contraintes en matière de libération des apports tout en offrant une flexibilité appréciable dans la détermination du montant initial. Le capital social peut être constitué d’apports en numéraire, représentant des sommes d’argent versées par l’associé unique, et d’apports en nature correspondant à des biens autres que de l’argent.

Les modalités de libération du capital revêtent une importance particulière car elles conditionnent la disponibilité des fonds pour le fonctionnement de l’entreprise. La loi impose la libération immédiate d’au moins la moitié des apports en numéraire lors de la constitution de la société. Le solde doit être libéré dans un délai maximum de cinq ans à compter de l’immatriculation. Cette souplesse permet aux entrepreneurs de constituer leur société sans disposer immédiatement de l’intégralité des fonds nécessaires.

Les apports en nature nécessitent une attention particulière car ils doivent faire l’objet d’une évaluation précise. L’intervention d’un commissaire aux apports devient obligatoire lorsque la valeur d’un apport dépasse 30 000 euros ou lorsque la valeur totale des apports en nature excède la moitié du capital social. Cette expertise garantit la sincérité de l’évaluation et protège les intérêts de tous les partenaires de l’entreprise.

La constitution d’un capital adapté aux besoins réels de l’activité constitue un gage de crédibilité et de pérennité pour votre SASU, bien au-delà du montant minimal légal d’un euro.

Formalités fiscales et sociales post-création SASU

Une fois votre SASU immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés, plusieurs formalités fiscales et sociales doivent être accomplies pour permettre le démarrage effectif de votre activité. Ces démarches complémentaires s’échelonnent généralement sur les premières semaines suivant l’obtention de votre extrait Kbis et conditionnent votre conformité réglementaire.

Déclaration d’existence auprès du service des impôts des entreprises

La déclaration d’existence auprès du Service des Impôts des Entreprises s’effectue désormais automatiquement grâce à la dématérialisation des procédures via le guichet unique. Cette formalité permet à l’administration fiscale de référencer votre société dans ses bases de données et de déterminer vos obligations déclaratives futures.

Le choix du régime fiscal de votre SASU influence directement vos obligations déclaratives et le calcul de vos impôts. Par défaut, les SASU sont soumises à l’impôt sur les sociétés, mais vous disposez de la possibilité d’opter pour le régime des sociétés de personnes sous certaines conditions. Cette option doit être exercée dans les trois premiers mois de l’exercice au cours duquel elle doit s’appliquer.

Affiliation du président SASU au régime général de la sécurité sociale

L’affiliation du président de SASU au régime général de la Sécurité sociale constitue l’une des spécificités attractives de ce statut juridique. Contrairement aux gérants majoritaires de SARL qui relèvent du régime des travailleurs indépendants, le président de SASU bénéficie du statut d’assimilé salarié dès lors qu’il perçoit une rémunération.

Cette affiliation s’effectue automatiquement lors de la première déclaration de rémunération auprès de l’URSSAF. En l’absence de rémunération, aucune cotisation sociale n’est due, ce qui constitue un avantage appréciable pour les entrepreneurs en phase de développement de leur activité.

Les droits sociaux acquis dans le cadre de ce statut incluent l’assurance maladie, les congés maternité et paternité

, les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie et les droits à la retraite complémentaire. Cette couverture sociale étendue justifie des cotisations plus élevées que celles du régime des indépendants mais offre une protection nettement supérieure.

Ouverture des registres obligatoires et tenue de la comptabilité SASU

La SASU doit tenir plusieurs registres obligatoires dès sa création pour respecter ses obligations légales. Le registre des décisions de l’associé unique remplace les procès-verbaux d’assemblée générale des sociétés pluripersonnelles et consigne toutes les décisions importantes prises par l’associé. Ce document doit être coté et paraphé par le greffe du tribunal de commerce compétent.

Le registre des mouvements de titres retrace l’ensemble des opérations affectant les actions de la société : souscriptions, cessions, nantissements ou autres opérations. Bien que la SASU ne compte qu’un seul associé à sa création, ce registre s’avère indispensable en cas d’ouverture ultérieure du capital à de nouveaux investisseurs.

La tenue d’une comptabilité régulière constitue une obligation légale incontournable pour toute SASU. Cette comptabilité doit respecter les principes comptables généralement admis et permettre le suivi précis de la situation financière de l’entreprise. L’établissement des comptes annuels et leur dépôt au greffe dans les six mois suivant la clôture de l’exercice social complètent ces obligations comptables fondamentales.

Demande d’immatriculation TVA selon le régime fiscal choisi

L’immatriculation à la TVA de votre SASU dépend du chiffre d’affaires prévisionnel et du régime fiscal choisi. Les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les seuils de franchise en base de TVA doivent obligatoirement s’immatriculer à cette taxe dès le début de leur activité. Ces seuils s’élèvent à 91 900 euros pour les activités de vente de marchandises et à 36 800 euros pour les prestations de services.

Votre SASU peut également opter volontairement pour l’assujettissement à la TVA même si son chiffre d’affaires reste inférieur aux seuils légaux. Cette option présente des avantages lorsque vos clients sont principalement des professionnels assujettis à la TVA ou lorsque vos investissements initiaux génèrent une TVA déductible importante.

Le choix du régime de TVA influence directement vos obligations déclaratives et de paiement. Le régime réel normal impose des déclarations mensuelles ou trimestrielles, tandis que le régime réel simplifié permet une déclaration annuelle avec des acomptes trimestriels. Cette décision stratégique doit tenir compte de votre trésorerie et de vos capacités de gestion administrative.

Coûts et délais d’immatriculation SASU via le guichet unique

La création d’une SASU génère plusieurs types de coûts qu’il convient d’anticiper dans votre budget prévisionnel. Les frais d’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés s’élèvent à 35,59 euros pour une activité commerciale et à 45,05 euros si vous exercez également une activité artisanale nécessitant une inscription au Répertoire des Métiers. Ces tarifs réglementés s’appliquent uniformément sur l’ensemble du territoire national.

Les coûts de publication de l’annonce légale varient selon les départements et les supports choisis, oscillant généralement entre 150 et 300 euros. Cette variation tarifaire justifie une comparaison des offres disponibles dans votre département pour optimiser ce poste de dépense. Les journaux d’annonces légales en ligne proposent souvent des tarifs plus attractifs que leurs homologues papier traditionnels.

Les délais d’immatriculation via le guichet unique de l’INPI s’échelonnent généralement entre 7 et 15 jours ouvrés pour un dossier complet et conforme. Ce délai peut s’allonger significativement en cas de pièces manquantes ou non conformes, d’où l’importance de constituer méticuleusement votre dossier initial. La dématérialisation des procédures a considérablement accéléré les délais de traitement comparativement à l’ancien système de centres de formalités des entreprises.

Les coûts additionnels peuvent inclure les honoraires d’un professionnel pour la rédaction des statuts, l’évaluation des apports en nature par un commissaire aux apports, ou l’accompagnement juridique dans les démarches de création. Ces investissements, bien que non obligatoires, contribuent significativement à la sécurisation juridique de votre projet et à l’optimisation de votre structure societaire future. La planification rigoureuse de ces aspects financiers et temporels constitue un facteur clé de réussite dans la concrétisation de votre projet entrepreneurial en SASU.

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